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Morabeza
mot typique capverdien, il résume à la fois l'accueil, la douceur, la spontanéité et la profondeur du Cap Vert. «Faire quelque chose avec Morabeza» signifie faire les choses avec amour, pour faire plaisir.
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CAP-VERT d'hier et d'aujourd'hui
On a "découvert" la musique du Cap-Vert avec Cesaria Evora, la chanteuse aux pieds nus.
Aujourd'hui, ces accents créoles nous reviennent avec le label Morabeza Records, créé en 1965 par un Capverdien, Djunga.
Installé désormais à Paris, Morabeza Records (distribution Night & Day) entame la réédition de vinyles des années 60, tel Sodade de Humbertona (le chanteur devenu ambassadeur à l'ONU), et sort des nouveautés comme Identitade, de Jorge Humberto, poète authentique de l'archipel capverdien.
L'histoire de ces deux disques c'est d'abord celle d'un label, d'une collection, l'histoire du Cap-Vert et de ses luttes pour l'indépendance contre l'occupant portugais qui ne voulait pas reconnaître les Capverdiens en tant que peuple. Héritée du créole, la Morabeza symbolise le devoir de bien recevoir, c'est aussi le nom de la maison de disques que fonde Djunga en 1965. La musique capverdienne, dans son esprit, devant être le vecteur d'une reconnaissance culturelle indispensable à l'émancipation des autochtones.
En 1984, Morabeza met en berne ses activités et renaît à Paris en 2004. Il suffit de se laisser envoûter par Jorge Humberto, le poète de Mindelo, de se laisser bercer par les accents inimitabtes de sa voix chaude, d'apprécier les guitares, cavaquinho, violons et percussions des sodades de Humbertona pour s'en convaincre: le Cap-Vert représente une culture musicale autonome, magique et inspirée. B.G.